Le plan climat, lancé par le ministre de la Transition écologique et solidaire, entend encourager la gestion forestière en France

Le plan climat, lancé par le ministre de la Transition écologique et solidaire, entend encourager la gestion forestière en France et aussi mettre fin à la « déforestation importée ».

« Mobiliser le potentiel des écosystèmes et de l’agriculture pour lutter contre les changements climatiques. »

C’est l’un des axes du plan climat de la France, énoncé par Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, lors du lancement de ce programme, le 6 juillet 2017, à Paris.

Égrenant un chapelet de mesures, le plan climat entend amplifier le rôle des forêts françaises dans le stockage du carbone et endiguer la « déforestation importée ».

Encourager une gestion « active et durable » des forêts

Pour les forêts françaises, le plan climat annonce :

« Nous accompagnerons les propriétaires fonciers pour une incitation à la gestion active et durable de leurs biens, tout en les protégeant des risques de tempêtes ou évènements catastrophiques qui pourraient résulter du changement climatique et ainsi préserver la capacité de stockage des écosystèmes forestiers. »

À ce titre, le ministère de la Transition écologique exerce notamment, avec celui de la Recherche et de l’Innovation, la tutelle de l’Ademe. Compétente pour ce qui est de la maîtrise de l’énergie, l’agence gouvernementale compte parmi ses champs d’action le bois énergie et la construction durable.

En ligne de mire, les produits contribuant à la déforestation

Concernant l’approvisionnement à l’international, Nicolas Hulot a déclaré :

« Le plan climat prévoit de mettre rapidement fin à cette déforestation importée, c’est-à-dire aux produits qui conduisent à la destruction des trois grands bassins de forêt tropicale du monde, l’Amazonie, l’Asie du Sud-Est et le bassin du Congo, par exemple pour la production d’huile de palme ou de soja non durables. »

Huile de palme et soja peuvent entrer dans la composition de biocarburants ou de l’alimentation du bétail. Une stratégie nationale doit être élaborée d’ici à mars 2018, en vue de cesser les importations de produits forestiers ou agricoles contribuant à la déforestation.

Face à ce vaste chantier en perspective, Cyrille Cormier, chargé du climat et de l’énergie à Greenpeace France, s’interroge sur le blog de l’ONG :

« Nicolas Hulot aura-t-il la main face au ministère de l’Agriculture sur ce type de questions ? »

Énergies renouvelables, prix du carbone

Le plan climat vise, selon Nicolas Hulot, à « accélérer » la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat. Il fixe le cap de la neutralité carbone d’ici à 2050. Dans cette optique, les services écosystémiques viennent en complément de l’arrêt annoncé des centrales électriques à charbon ou de la mise en avant de la « finance verte ».

De portée générale, le plan quinquennal comprend notamment des mesures destinées à tenir des engagements du gouvernement précédent. C’est le cas pour deux promesses de la loi sur la transition énergétique de 2015. Nicolas Hulot annonce ainsi vouloir « simplifier le cadre » des énergies renouvelables, afin de porter leur part à 32 % de la consommation finale brute d’énergie en France d’ici à 2030 – le bois énergie reste aujourd’hui la première source d’énergie renouvelable du pays. Quant au prix du carbone à 100 euros la tonne en 2030, c’est un objectif que devrait intégrer le projet de loi de finances 2018.

Chrystelle Carroy/Forestopic