L’abroutissement par les cervidés une problématique d’actualité qui doit cesser

Depuis le milieu du XXème siècle la population des cervidés est en constante augmentation. Les dégâts qu’ils amènent aux forêts sont devenus une grande problématique d’actualité. La montagne du Semnoz en fortement touché par ce problème. Les cultures forestières en sont endommagées et les quotas de chasse sont difficiles à augmenter. Qu’elles sont les solutions à ce problème?

Les cervidés veulent manger, les forêts sont en danger !

Imposants, grands, majestueux, fascinants. Richement dotés d’un somptueux pelage brun et de bois si précieux. Ils ne cessent de paraître dans les récits merveilleux. Les cerfs et chevreuils, aux pas bien discrets, trouvent en bon accueil les pentes de nos forêts. S’il n’est pas rare d’en apercevoir, il en va sans croire que c’est un hasard.

L’expansion de ces animaux s’est fait à tous niveaux et leur démographie ne cesse de croître. 500 individus ont d’ailleurs été comptés par l’Office National de la chasse et de la Faune Sauvage. Ces animaux originaires des plaines d’Île de France ont su s’adapter au milieu montagneux et forestier du Semnoz. Cette situation d’introduction d’une nouvelle espèce suivie d’une nette croissance démographique de sa population entraîne évidemment des conséquences sur le fonctionnement de l’environnement accueillant. Les cervidés sont des animaux de plaine, appréciant pâturer dans les milieux ouverts et se nourrir de la végétation herbacée qui les accompagne. Dans le massif du Semnoz où la forêt a une très forte emprise, le régime alimentaire des Cerfs et Chevreuils s’est vu modifié. En hiver, où les prairies du crêt de Chatillon de 1450m à 1650m d’altitude sont enneigées, et où la majorité de la végétation herbacée plus basse en altitude dépérit, les seules sources de nourriture accessibles par les cervidés sont les végétaux tendres tels que le feuillage des Ronces, les bourgeons terminaux des jeunes pousses d’arbre ou l’écorce des arbres dont les femelles apprécient la source d’oligoéléments. La consommation des jeunes pousses d’arbre les frottis et l’écorçage posent soucis aux forestiers. Cela apporte des problèmes sur la gestion sylvicole et l’entente entre les chasseurs agriculteurs, propriétaires, et exploitants du Semnoz.

La sylviculture mis en péril

Les forêts du Semnoz sont essentiellement des propriétés privées et la sylviculture est une activité extrêmement présente sur les peuplements accessibles du massif. On retrouve principalement du Sapin et de l’Épicéa car les conditions du sol et climatiques sont optimaux pour ces espèces. On retrouve sur le Semnoz 80% de culture irrégulière et 20% de culture régulière. Cette forte consommation impact négativement le développement des végétaux consommés. Dépérissement, perte de vigueur, multiplication des fûts pour un même individu et de nombreuses autres conséquences qui altèrent la croissance et affectent la valeur des bois de sylviculture. A cela s’ajoute également la destruction de l’écorce liée à la pratique du frotti permettant aux cervidés de se débarrasser du velours qui recouvrent leurs bois jusqu’à la fin de l’automne. C’est dans ce contexte que la présence et le mode de vie des Cerfs et Chevreuils posent problème.

Ainsi,  la section Bauges de l’UFB 74 cherche à mettre en place un projet qui contribuerait à diminuer la pression des cervidés sur les peuplements à enjeu de production de bois.

Quelles sont les solutions pour atteindre un équilibre Sylvo-cynégétique ?

Peu de solutions ont été prouvées à ce jour pour limiter l’abroutissement. Il est cependant possible de créer des clairières. De ce fait, les cervidés retrouveraient un milieu prairial qui correspond plus à leur écologie. De plus augmenter le nombre d’herbacée sur la montagne permet aux animaux de préférentiellement se nourrir de celles-ci au lieu de toucher aux plantations. Il serait alors intéressant d’enherbé les talus près des chemins, les pentes peu utilisé par la plantation… Ce qui est sûr c’est que ce changement demande une participation de tous. Que ce soit pour l’augmentation des quotas de chasse, la création de clairière, ou encore la sensibilisation au public de la problématique.

l’ISETA (école de POISY) a étudié la faisabilité de mise en place de clairière sur le massif du SEMNOZ, elle présentera ce projet lors de la prochaine Assemblée Générale de la section BAUGES.

ROUART Joseph ROUBIOL Benjamin, élèves de l’ISETA

élèves de l’ISETA en compagnie de François CHARVIN

frottis sur sapin pectiné

abroutissement